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«Mes BD sont très terre-à-terre, très Québec, quasiment très Ahuntsic»

Jacques Grenier

Bédéiste québécois résidant dans le quartier Ahuntsic, Michel Rabagliati est devenu célèbre grâce à son personnage et alter ego «Paul». Toujours limpides, les titres de ses albums comme Paul à la campagne ou Paul à Québec, abordent en fait des sujets bien plus complexes comme la mort ou la vie de couple, le tout teinté d’une pointe d’humour. De quoi certainement réconcilier les adultes et la bande dessinée.

Déjà lauréat de nombreux prix au Québec et dans les alentours, son talent est maintenant reconnu jusqu’en France. Michel Rabagliati fait partie de la sélection officielle du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Un des plus grands évènements du monde de la BD, qui se déroule du 28 au 31 janvier. Entretien.

Vous faites partie de la sélection officielle du festival d’Angoulême pour l’album Paul à Québec. Vous avez déjà gagné de nombreux prix, mais en quoi celui-ci serait différent pour vous?

Ca dépend de l’ampleur du festival. C’est l’un des plus anciens. Il a grossi, et est devenu le plus grand festival de BD du monde. Ici, il n’y a rien de tel. Le simple fait d’être sélectionné est déjà un événement en soi, car il n’y a jamais eu de BD québécoise à la sélection officielle. C’est le fun de voir qu’il y a une bande dessinée québécoise qui a passé la barrière.

Parlons un peu de votre parcours. Vous avez travaillé dans le graphisme, l’illustration publicitaire et éditoriale. Comment êtes-vous finalement arrivé à écrire votre première bande dessinée?

C’est un rêve que je caressais depuis que j’étais enfant. Dans les Cégeps graphisme, tous les gars ont envie de faire de la BD, et les filles des contes. Ici au Québec, au niveau éditorial dans la BD, il n’y a plus grand-chose. Il n’y a plus rien pour publier une page ou deux dans un journal. Maintenant, il faut tout de suite faire un grand livre. Et ça demande de l’énergie. Il faut du courage. Et puis, l’illustration est un métier très créatif, je me suis beaucoup amusé dedans. En 1998, je me suis remis à la BD, car j’y pensais encore.

J’ai bien fait d’attendre, d’être mûr, peut être d’avoir un enfant. C’est dans le quotidien que j’ai trouvé mon inspiration: la vie de couple, les enfants… Mes BD sont très terre-à-terre, très Québec, quasiment très Ahuntsic. J’aime rester près de chez moi et montrer ma ville. Je suis admirateur de ma ville.

Vos Bandes dessinées ont été traduites en anglais, en espagnol, en italien, en néerlandais et en allemand. Travaillez-vous sur certaines de ces versions?

Je contrôle l’anglais avec une traductrice. Je relis ce qu’elle fait. On s’amuse ensemble, avec l’anglais. Mais les autres non, je laisse aller. Les éditeurs travaillent à partir de la BD anglaise, cette version est déjà tournée vers l’international, donc il n’y a pas de problèmes de compréhension.

Cela vous étonne-t-il que les aventures de Paul, très ancrées dans le Québec, parlent aussi à des Espagnols, des Néerlandais etc.?

Non, parce que les sujets sont universels. Par exemple, l’album Paul à un travail d’été parle des colonies de vacances. Il y en a partout. Quand ça devient plus québécois, peut être que c’est moins évident. Sinon les sujets sont universels comme la perte d’un proche ou la grossesse. Des sujets bien banals et d’intérêt général.

Les titres sont toujours très simples aussi, pourquoi?

C’est un gag avec les Tintin et les Martine. Les titres des BD étaient souvent comme ça dans les années 1950 et 1960, très premier degré. Mes lecteurs ont compris. Ce ne sont pas des livres pour enfants, c’est un peu trompeur. Par exemple, l’album Paul à Québec, ne raconte pas l’histoire de Paul qui se balade à Québec, c’est plus complexe que ça.

Vous avez illustré la pochette du dernier CD de Mes aïeux intitulé La ligne orange, vous continuez donc à pratiquer d’autres activités?

Je ne prends officiellement plus de commandes en illustration. Je suis à un tournant de ma carrière. Il y a un intérêt pour ce que je fais. Je participe à des conférences de presse, des expositions… Mes aïeux, c’était un projet spécial, tellement charmant et tellement libre, un cadeau du ciel. Ce n’était pas comme une commande pour un magazine. J’étais très libre artistiquement.

Vos BD sont clairement autobiographiques, je suppose que le choix des prénoms était donc très important. Comment avez-vous procédé?

Dès le début, j’ai changé le nom de tout le monde par respect des gens. Par exemple ma blonde Carole, je préfère l’appeler Lucie. Je suis plus à l’aise et elle sait que ce personnage n’est pas exactement elle. Par contre, j’avais laissé le vrai nom de ma fille, puis je l’ai changé. Comme cela je suis plus libre.

Quels sont vos projets?

En ce moment, je travaille sur une autre BD. Ça occupe pas mal mon temps. J’écris à peu près une page par jour. C’est le septième album. Je ne sais pas encore le titre. J’attends aussi l’avis de l’éditeur, mais ça sera encore surement Paul «fait quelque chose…».

Article publié le 16 janvier 2010 dans le Courrier Ahuntsic (Montréal).

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L’avenir du livre

Photo: Martin Alarie

Jusqu’au 3 janvier la librairie Monet présente une exposition intitulée Le livre imaginé. Cinq artistes originaires du Canada, des États-Unis, de la France et du Mexique ont créé des œuvres autour du thème de l’avenir du livre. Peinture, sculpture et œuvre multimédia deviennent autant de façons d’imaginer son futur.

Anne-Pascale Lizotte, directrice artistique de l’organisme Diffusion aire libre est l’instigatrice de ce projet. Elle a eu l’idée de réunir des artistes très différents autour d’un même thème. Face à l’émergence de la technologie, certains voient l’avenir du livre menacé. Anne-Pascale Lizotte pose donc cette question: «De quelle manière le livre sera-t-il appelé à se redéfinir?»

La directrice présente en ces mots les artistes qu’elle a choisis: «Cara Barer, Photographe américaine, s’attarde à l’évolution physique du livre qui devient sculpture, tandis que les livres sculptés de Guy Laramée deviennent paysage et que les œuvres de Jean-Marc Godès, photographe plasticien, viennent faire écho au questionnement soulevé par l’exposition». Aux côtés de ces artistes, Anne-Pascale Lizotte a aussi décidé d’y joindre «deux voix de la relève»: «Gabrielle Laforest, jeune peintre qui réfléchit au rapport entre peinture et écriture et Estela López Solís qui propose deux œuvres vidéo répondant à l’angoisse et à l’incertitude inévitables liées à la mutation du livre».

Lise Bissonnette qui a été pendant 11 ans à la présidence de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, a été choisie comme porte-parole de l’exposition. Pour elle, toutes les peurs autour de la disparition du livre et une telle exposition montrent «comment le livre est devenu une valeur universelle». Cependant, Mme Bissonnette dit ne pas faire partie de ceux qui pensent que le livre va disparaître avec le numérique. «L’important est que le sens demeure, qu’on écrit encore des livres, qu’internet ne tue pas tout», explique-t-elle. C’est d’ailleurs pour cela que les artistes ont travaillé sur le livre «imaginé», une notion à ne pas confondre avec «imaginaire». Il ne s’agit pas de surréalisme, tous les livres de ces artistes appartiennent au réel.

Cette exposition est un vent d’air frais et permet de sortir de la vision manichéenne du tout numérique ou du tout papier. En effet, peu importe la forme que prendra le livre, Lise Bissonnette est persuadée que «s’il doit vivre, ce sera pour des raisons liées à son sens et non aux sens».

Article paru le 26 décembre 2009 dans Le Courrier Bordeaux-Cartierville (Montréal).

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Mille cinq cents pieds carrés d’aire libre

Martin Alarie

Discours, art et petits fours ont rythmé la soirée d’ouverture de l’atelier de création de l’entreprise culturelle « Diffusion aire libre ». L’organisme a dévoilé son espace de 1500 pieds carrés, au 9150, rue Meilleur, à Ahuntsic. Il est entièrement dédié à la production d’artistes de la relève.

Christine St-Pierre, députée de l’Acadie a ouvert le bal. Elle s’est réjouie du coup de pouce de 74 285$ donné à Diffusion aire libre dans le cadre du programme d’aide à l’entrepreneuriat, volet relève: Art et culture à Montréal. Une aide qui s’ajoute à celle reçue par la Corporation de développement économique communautaire Ahuntsic-Cartierville, d’une valeur de 20 000$. Une aventure qui démarre plutôt bien pour cet organisme culturel indépendant, créé tout juste cet automne. «Cet argent va servir à financer l’installation de l’atelier, les matériaux pour les artistes, les expositions et les salaires», a expliqué Anne-Pascale Lizotte, créatrice de l’entreprise, lors de l’ouverture officielle.

L’organisme souhaite promouvoir la littérature, l’éducation et les arts, en proposant un atelier où les artistes de la relève pourront créer et exposer leurs œuvres. Un espace que Mme Lizotte décrit comme un «lieu d’expérimentation, d’audace et de création». Quatre artistes en art visuel, un musicien et un graphiste font déjà partie de cette aventure.

Gabrielle Laforest, 30 ans, est une des artistes de Diffusion aire libre. Originaire du quartier Ahunstic où elle a vécu pendant 22 ans, elle est une artiste peintre qui aime mêler peinture et écriture. Elle est étudiante en maîtrise d’art visuel à l’UQAM. Pour elle, sa présence à l’atelier de création est le fruit d’une relation de longue date. «J’ai fait une exposition il y a trois ans à la librairie Monet et c’est là où j’ai rencontré Anne-Pascale Lizotte, puis elle m’a approchée pour ce projet», a raconté la jeune peintre. Cette collaboration lui permettra d’avoir un endroit pour peindre, présenter ses œuvres et jouir de toutes les ressources nécessaires au développement d’un artiste. Mais surtout, Gabrielle Laforest insiste sur le fait que c’est le projet en soi qui l’a attirée: «Cet espace donne la chance a plusieurs artistes de travailler ensemble, c’est agréable pour l’échange», a-t-elle ajouté.

Les artistes qui souhaitent faire partie de Diffusion aire libre doivent envoyer un porte-folio à l’organisme qui se réunit ensuite en comité pour sélectionner les meilleurs dossiers. Les responsables ont des projets plein la tête pour régaler les amateurs d’art, dont une exposition sur l’histoire du jazz à Montréal et une autre sur le lien entre la danse et la littérature. L’entreprise lancera même, au courant de l’automne 2010, un concours sur le thème «votre vision du quartier Chabanel». On peut retrouver toutes ces informations sur le site internet (www.airelibre.ca).

Article publié le 21 novembre 2009 dans le Courrier Ahuntsic (Montréal).

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Raconter la guerre avec des mots d’enfant

 

 

C’est une écrivaine native de Bordeaux-Cartierville et maintenant installée à Rosemont, qui a gagné le prix TD 2009 de littérature canadienne pour l’enfance et la jeunesse. Organisée par Le Centre canadien du livre jeunesse et le Groupe Financier Banque TD, la cérémonie a récompensé le livre Chère Traudi d’Anne Villeneuve.

Illustratrice de métier, Anne Villeneuve travaille depuis 24 ans pour plusieurs maisons d’édition, des journaux et des magazines. Déjà lauréate du prix en 2005 en compagnie d’un écrivain, elle savoure cette fois une récompense qu’elle a gagnée seule en tant qu’écrivaine et dessinatrice. «Ça donne une visibilité au livre, il va être plus poussé en avant dans les bibliothèques, les librairies…», explique l’auteure.

Ce livre lui tient particulièrement à cœur. «Cet ouvrage a été un plus grand défi, car je n’avais jamais travaillé sur un sujet sérieux». Chère Traudi est inspiré de l’histoire vraie de Kees Vanderheyden. Un homme qu’Anne Villeneuve a réellement rencontré. Celui-ci lui a raconté sa vie sous l’occupation et comment les Allemands ont occupé sa maison en Hollande. Il lui a aussi parlé de Traudi, une petite Allemande recueillie par sa famille après la guerre et dont il a perdu la trace. Dans ce livre, Anne Villeneuve, imagine la première lettre qu’écrirait Kees Vanderheyden à Traudi s’il la retrouvait. Pour Anne Villeneuve, ce livre est aussi un prétexte pour raconter la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux d’un enfant. «C’est intéressant de voir comment un enfant se forge sa propre vision sur la guerre», insiste-t-elle. En effet, au cours de ce livre le petit narrateur comprend que tous les Allemands ne sont peut-être pas méchants et que des gens souffrent des deux côtés.

L’originalité de ce livre ne tient pas qu’à son histoire, mais aussi aux illustrations. En effet, Anne Villeneuve a effectué un vrai travail de recherche pour que ses dessins collent le plus possible à la réalité. «Cela a été tout un travail de recherche de références historiques, j’avais toute une bibliothèque sur la seconde guerre mondiale». Un travail qui, au milieu de ces autres obligations, lui a pris cinq ans.

Mais Anne Villeneuve ne s’est pas arrêtée là. Elle a poussé le perfectionnisme jusqu’à écrire le livre à la main, au crayon de bois, comme si c’était une vraie lettre. C’est donc sa propre écriture qui défile tout au long du roman. «J’ai même laissé les ratures pour imiter l’idée de l’écriture dans le flux du moment», explique l’écrivaine.

Pour l’anecdote, après l’écriture de ce livre, Kees Vanderheyden a réellement retrouvé Traudi, soixante ans après l’avoir perdue de vue. Anne Villeneuve, pense se servir de son prix de 25 000$ pour continuer de créer et de concrétiser ses autres projets. En attendant, son livre Chère Traudi, est toujours disponible en librairie.

Article publié le 19 novembre 2009 dans le Courrier Bordeaux-Cartierville (Montréal).

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Après la fête, place à la réflexion

La 10e édition du Festival du Monde Arabe(FMA) de Montréal a pris fin dimanche. Après la performance magique de la chorale internationale, La voix des Cèdres, longtemps applaudie par les spectateurs, le rideau s’est refermé sur le FMA2009. C’est donc le moment du bilan. Le festival a-t-il atteint ses objectifs d’achalandage, de création et de nouveauté?

Joseph Nakhlé n’hésite pas une seconde, pour lui le festival a été «un succès à tous les niveaux». En ce qui concerne l’achalandage, il souligne que le taux de participation a été très satisfaisant. D’ailleurs, le FMA a atteint l’équilibre budgétaire, c’est-à-dire un déficit zéro, pour la première fois depuis 2005. «C’est encore fragile, mais c’est quand même un exploit, après toutes les fluctuations que nous avons connues », explique-t-il.

Le thème de cette année, Mémoires Croisées, se voulait un trait d’union entre le monde Arabe et les autres cultures. Pari également réussi pour le directeur. Selon lui, deux spectacles ont particulièrement illustré le succès de cette thématique: «Les 3 magnifiques» et «Je me souviens». Le premier, parce qu’il a «brillamment montré le croisement de trois mémoires: indo-pakistanaise, espagnole et arabe, et a donné un spectacle splendide». Le second, parce qu’il a permis de voir «la projection d’un Québec de l’avenir qui serait construit de cette rencontre entre les deux mémoires». D’ailleurs, Je me souviens, a été un tel succès que ses créateurs pensent en faire un spectacle de 100 minutes avec une fusion musicale totale entre les sonorités québécoise et arabe. «On s’est rendu compte que c’était musicalement plus réussi quand tout le monde jouait ensemble», explique Joseph Nakhlé. Celui-ci avoue qu’ «il y a des choses à peaufiner au niveau de la danse», mais pense que le spectacle sera «évoluer dans des conditions artistiques convenables pour une tournée».

Joseph Nakhlé souhaite aussi développer plusieurs nouveautés à l’essai cette année, comme les spectacles jeunesse. «Le volet jeunesse va être développé de manière plus assidue pour sensibiliser la population jeune à l’inter culturalisme», explique le directeur du FMA. II aimerait aussi faire du cinéma un sous volet du salon de la culture et ne plus se contenter de simplement projeter un film, mais «lancer des discussions, par exemple en proposant un débat en présence du réalisateur». Ce sont donc quelques mois de réflexion et de décision qui s’annoncent pour les concepteurs du FMA. Mais cela est tout à fait normal pour Joseph Nakhlé, pour qui il s’agit chaque année de «revoir toute l’orientation du festival tout en gardant sa mission première». Le thème du Festival du Monde Arabe de Montréal 2010 sera dévoilé à la fin du mois de janvier.

Article publié le 28 novembre 2009 dans le Courrier Ahuntsic et Les Nouvelles Saint-Laurent (Montréal).

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Le FMA fête la fusion du Québec et du monde Arabe

Le moment tant attendu de cette 10e édition du Festival du Monde Arabe (FMA) de Montréal arrive enfin le 14 novembre. Le spectacle Je me souviens, prendra d’assaut le théâtre Maisonneuve dès 20h. Sur scène, les rythmes, mélodies et danses provenant du Québec croiseront les traditions du Mont Liban pour une création multidisciplinaire inédite. Je me souviens, sera l’illustration en musique et en danse du thème du 10e anniversaire du FMAMémoires croisées.

« Il s’agit d’une rencontre entre le folklore libanais moyen-oriental et le folklore québécois », explique Joseph Nakhlé, directeur artistique de l’événement. Pour une fusion parfaite entre les deux cultures, la direction musicale a été conjointement assurée par Sean Dagher et Fadi Akiki. Même si les traditions sont au cœur de cette création, le FMA n’a pas pu résister à l’ajout d’une petite touche moderne : un écran multimédia. « C’est une création d’Hassan Aziz, l’écran accompagnera les mouvements des 30 musiciens et danseurs, pour capter les émotions fortes et les retransmettre » explique le directeur du FMA.

Selon Joseph Nakhlé, le festival a senti le besoin de se tourner vers le folklore car « c’est l’élément le plus pure et le moins distordu de notre mémoire ». Et cette année le FMA, fête aussi sa propre histoire, ses 10 ans de créativité. Il n’y avait pas pour le festival de meilleure façon de le faire qu’en reprenant un slogan très cher aux Québécois : Je me souviens. Cette formule devient l’emblème de ces Mémoires Croisées, entre le monde arabe qui vit ici et la culture québécoise, celle d’adoption et vécue au quotidien.

Pour Joseph Nakhlé, le but ultime de ce spectacle est de « transcender les styles, disciplines et genres pour montrer qu’il existe un folklore universel ». Le directeur du FMA souhaite que les spectateurs se croient à une fête, dans un village imaginaire où on se perd, où on ne se sait plus si on est au Mont Liban ou dans le Québec profond. « Je me souviens, est une tentative, une amorce de quelque chose qui pourrait être développé par la suite, dans d’autres éditions du Festival du Monde Arabe », précise Joseph Nakhlé.

Article publié le 14 novembre 2009 dans le Courrier Bordeaux-Cartierville et d’autres journaux du groupe Transcontinental Médias comme Le Courrier Ahuntsic et La Voix Pop (Montréal).

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Ouverture triomphale du Festival du Monde Arabe

 

 

 

 

Le 30 octobre s’est ouvert la 10e édition du Festivaldu MondeArabede Montréal au théâtre Le National : un énorme succès! La Gaâda de Béchar a commencé les festivités devant une salle remplie à craquer. Pendant plus de deux heures, la formation franco-algérienne a enflammé la salle au son du groove narcotique, du blues du Sahara et des rythmes hypnotiques de Béchar. Et ce n’est que le début. Placé sous le thème de Mémoires croisées, le Festivaldu MondeAraberéserve encore au public deux semaines de plaisirs éclectiques.

Joseph Nakhlé, directeur général et artistique du Festival du Monde Arabe, le reconnaît lui-même : « le festival commence bien, c’est une belle ouverture ». En effet, La Gaâda de Béchar a réussi le pari de faire danser sur la même musique un public cosmopolite. Une atmosphère que Joseph Nakhlé qualifie de « parfaite symbiose entre les spectateurs et les artistes ». Le groupe a donné un avant-goût de ce que sera le FMA 2009 : de la fête et du partage.

Cette année, le Festival du Monde Arabe de Montréal a choisi pour thème Mémoires croisées. C’est ce sujet qui sera au cœur de la création du 10e anniversaire intitulée Je me souviens. Le spectacle aura lieu le 14 novembre et réunira 30 musiciens et danseurs qui mêleront sur scène les traditions québécoises et arabes. Selon Joseph Nakhlé il s’agit de « la rencontre entre deux mondes folkloriques, qu’on essaye de sortir de leurs expressions figées avec une touche contemporaine ». Le directeur artistique du festival en est convaincu : « les cultures québécoises et arabes ont un véritable potentiel de jonction ».
Derrière cette fête annuelle se cache aussi un espoir. Le souhait que cet événement fasse oublier la mauvaise image que certaines personnes ont du monde Arabe. Joseph Nakhlé veut montrer qu’on peut vivre cette culture d’une manière moderne. « C’est une culture comme toutes les autres, avec sa beauté, son esthétique, et qui peut comme toutes les autres, déraper » confie-t-il.

Aucune autre ville n’a un festival de cette ampleur sur ce thème. Rien d’étonnant pour Joseph Nakhlé, selon qui « Montréal est la ville où la culture arabe a le plus de chance de s’épanouir ». Ça tombe bien, car le FMA va investir différents lieux culturels de Montréal jusqu’au 15 novembre.

Article publié dans Les Nouvelles Saint-Laurent le 7 novembre 2009 et repris par différents journaux du groupe Transcontinental Médias comme Le Montréal Express,  Le Guide de Montréal Nord, Le Courrier Bordeaux-Cartierville, les Courrier Ahuntsic (Montréal).

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Des mots à croquer!

Lina Scarpellini, résidente du quartier Ahuntsic depuis huit ans et détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en nutrition, a profité d’un congé sabbatique de six mois pour se lancer: elle a écrit son premier livre. Pensées à se mettre sous la dent, est un recueil de citations à mettre entre toutes les mains. Tantôt drôles, philosophiques ou surprenantes, ces petites phrases rappellent que l’acte de manger n’est pas si banal que ça!

Lina Scarpellini insiste, son livre «n’est pas qu’un ramassis de citations». Elle a organisé son ouvrage en 15 thèmes qui sont autant de façons de voir l’acte de manger. Par exemple, «La nourriture et son rôle dans notre identité», «Manger: un acte social», «Faire des choix écologiques au moment des repas». Elle a profité de la sagesse populaire des citations pour distiller des messages. Mais «sans que ça soit moralisateur», explique-t-elle. Écrivains, acteurs, actrices, peintres, tous se sont un jour retrouvés à parler de nourriture.

Le résultat est un ouvrage très ludique. Sous chaque thème, l’auteure explique la raison de son choix et y appose quelques citations pour étayer son propos. Par exemple, sous le thème «manger en toute conscience», elle aborde la question de l’alimentation moderne. «C’est facile d’outre manger dans notre société, car on est distrait pas autre chose, comme la télé» et, poursuit-elle, «à l’inverse, il y a les femmes qui veulent maigrir alors qu’elles n’en ont pas forcément besoin». «Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es», dit une des citations.

Le livre aborde aussi les thèmes de la pauvreté: «Celui qui jette son pain en riant, le ramassera plus tard en pleurant», de l’écologie: «On ne peut pas manger des fraises à l’année», et du partage: «Pour bien cuisiner il faut de bons ingrédients, un palais, du cœur et des amis». En tout, ce sont 81 citations qui forment ces Pensées à se mettre sous la dent. Un chiffre pas du tout anodin pour Lina Scarpellini, professeure de yoga et de pilates, qui y voit une valeur symbolique. «Pourquoi 81? Le nombre est le carré de 9 et 9 et un nombre sacré symbolisant l’accomplissement. Chez les bouddhistes il y neuf cieux. Pour l’islam, le jeûne se pratique le neuvième mois du calendrier musulman. En Chine, le chiffre 9 est vénéré, car il est considéré comme sacré», explique Mme Scarpellini dans son ouvrage.

L’auteure pense déjà à l’écriture de deux autres ouvrages, dont un qui se rapprocherait des livres de la collection Que sais-je?, et qui répondrait à des questions sur l’alimentation du type, «Est-ce que c’est vrai que l’estomac change de taille?». En attendant, son livre Pensées à se mettre sous la dent, est toujours disponible en librairie.

Article publié le 27 novembre 2009 dans le Courrier Ahuntsic (Montréal).

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Robert Blake voit la vie en bleu

Dans son livre pour enfant intitulé Le bleu de l’espoir, Robert Blake, écrivain originaire de Saint-Laurent, aborde le sujet de la maltraitance faite aux enfants. En utilisant la métaphore du bleu, trace des bobos mais aussi couleur du ciel, l’auteur raconte comment une petite fille maltraitée va retrouver l’espoir grâce à un marchand de bleu.

À travers ce récit, Rober Blake souhaite sensibiliser le grand public à la maltraitance. «Pour ceux qui sont atteints, c’est une note d’espoir, et pour les enfants qui ne sont pas touchés, c’est perçu comme une belle histoire», a-t-il expliqué. Et cette belle histoire, c’est celle d’un marchand de bleu qui distribue sa couleur préférée aux gens enjoués dans la rue. Mais un jour, il rencontre une petite fille pour qui cette couleur est synonyme de douleurs: elle a des bleus sur le corps. L’émotion passée, le marchand réussit à la réconforter en lui rappelant les autres significations heureuses du mot bleu: le bleu du ciel, le bleu de la mer, le bleu de l’espoir… Ce récit poétique est le premier titre de la collection Histoires à pensées, créée par l’auteur lui-même.

Les visages de la violence

Pour illustrer son histoire, Robert Blake a fait appel à l’artiste-peintre Josée Gauthier car sa particularité est de dessiner des personnages sans visage. «J’ai trouvé cela particulièrement approprié pour cette histoire, car la violence n’a pas qu’un seul visage», a expliqué l’auteur. Selon lui, le livre sert aussi d’outil professionnel aux intervenants sociaux qui peuvent ajouter des visages sur les personnages.

Robert Blake signe là son premier livre illustré mais pas son premier ouvrage. En effet, il à déjà publié deux contes philosophiques intitulés Le voyage, et Kaya, qui approchent le cap des 20 000 exemplaires vendus au Québec.

L’écrivain a déjà un autre ouvrage sur le feu, Jack et Koukie, qui sortira en anglais et français au printemps 2010. Robert Blake est aussi souvent en séances de signature dans divers endroits de Montréal. Son agenda est disponible sur le site internet de sa maison d’édition, 9e jour (http://www.9ejour.com). En attendant, son livre illustré Le bleu de l’espoir, est toujours disponible en librairie.

Article publié le 28 novembre 2009 dans Les Nouvelles Saint-Laurent (Montréal).

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Raymond Paquin rend hommage aux personnes âgées

 

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Dans son dernier ouvrage intitulé Luc Maurice et les nouveaux vieux, Raymond Paquin profite de sa rencontre avec Luc Maurice, créateur de complexes résidentiels destinés aux personnes âgées, pour rendre hommage à nos aînés : ces personnes âgées de plus de 75 ans, bâtisseurs du Québec moderne, majoritairement autonomes et actifs. En six mois, Raymond Paquin a rencontré des centaines de pensionnaires vivant dans les résidences du groupe Maurice, « de grands villages où s’épanouissent une belle communauté de retraités », pour parsemer son récit d’entretiens, d’anecdotes et parler de son admiration pour leur créateur, Luc Maurice. Une de ces résidences a d’ailleurs ouvert à Saint-Laurent.

Raymond Paquin surnomme ces personnes âgées les « nouveaux vieux » car selon lui, leurs besoins sont différents de ceux de toutes les générations qui les ont précédés. Actifs, autonomes, à l’aise financièrement et en bonne santé, ceux qui le peuvent choisissent de vivre dans un complexe résidentiel et de continuer de participer à la vie communautaire. Mais pour l’auteur, il s’agit d’une génération oubliée, dont on parle peu alors qu’elle contribue encore à la vie de la société. À travers ce livre, Raymond Paquin répare cette injustice. Grâce à l’auteur, on découvre une galerie de portraits : de fringants centenaires, un veuf de 84 ans plein d’espoir, un octogénaire amateur de violon, une infirmière passionnée…

Ce livre est aussi l’occasion de découvrir Luc Maurice, originaire de Montréal et créateur de ces résidences pour retraités. À travers une courte biographie, Raymond Paquin nous montre pourquoi cet homme nourrit un profond respect pour les personnes âgées dont il tente d’améliorer la vie. En effet, les logements que décrit Raymond Paquin, n’ont rien de maisons de retraite traditionnelles. Dans ces résidences, les retraités vivent de façon autonome, jouent au squash, dansent, font du journalisme. Et pour leur permettre d’y rester le plus longtemps possible, M. Maurice a aussi développé la création de studios de soins.

Cette aventure de six mois en compagnie des « nouveaux vieux » a tellement touché Raymond Paquin, que l’auteur travaille actuellement sur un essai intitulé Les bâtisseurs du Québec moderne. En attendant, Luc Maurice et les nouveaux vieux est toujours disponible en librairie.

Article publié le 30 octobre 2009 dans Les Nouvelles Saint-Laurent (Montréal).

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